À l'aube de la sortie de FOOTMOON, un documentaire primé sur l'histoire de Julien Cudot qui sera rendu disponible au public ce vendredi 15 décembre, nous avons eu la chance de nous entretenir avec son producteur et réalisateur, Vincent Romain. Plusieurs d'entre nous à Montréal connaissons Vincent pour avoir patiné avec lui alors qu'il y habitait. Il était difficile de ne pas le remarquer avec son style exceptionnel et le niveau de difficulté des tricks que nous l'avons tous vu faire. Nous avons tous des souvenirs des tricks impressionnants que nous l'avons vu faire*.

Mais connaissez vous vraiment Vincent Romain? Découvrons en plus sur lui dans la suite de cet article sur: 5 choses que vous ne savez peut-être par sur Vincent Romain, producteur et réalisateur de FOOTMOON.
1- Il s'est fabriqué ses premières grind plate avec des pièces de Meccano

L'amour du patin de Vincent a débuté en France en 1996 alors qu'il avait seulement 11 ans. Dès qu'il a vu ses amis du collège faire des sauts sur un tremplin maison, il a eu la piqure. Il nous relate les débuts de son amour avec le patin:

À la suite de ça j'ai eu mes premier rollers fitness et il n’a pas fallu longtemps avant que je décide de mettre une barre de fer issue des jouets ‘Meccano’ en tant que grind plate, tout en retirant les 2 roues du milieu. J'ai essayé de grinder mes premier trottoirs…. Mais ça ne fonctionnant pas du tout comme je voulais.

Il n'a pas fallu longtemps avant que je tanne mes parents pour avoir ma première paire de rollers street: les Rollerblade Menace. Ensuite tout a commencé: mon premier soul, mon premier backflip, mon premier contest…

Et bien sur, son fameux true fish! Comme beaucoup de patineurs des années 90, la découverte de ce nouveau sport se traduit immédiatement en passion.

2- Ses références en patin: Mathieu Heinemann et Chris Haffey

Comme il y avait peu de skateparks à ses débuts en patin, Vincent a rapidement été séduit par le street. Quand on lui demande ce qu'il préfère du patin, on le reconnaît tout de suite:

Le style dans l'exécution a beaucoup d'importance dans ce que j’aime du patin. Je n'aime pas me regarder faire du roller en vidéos si je ne trouve pas le mouvement complet du trick harmonieux.

Mais ce n'est pas tout. Il ne se suffit pas de soigner l'exécution, il faut aussi de l'amplitude et de la difficulté:

Moi, mon délire c' est surtout les spots, encore plus que les tricks techniques je crois. Plus c’est un challenge de skater un spot, plus ça m'excite.

Et tout ceux qui ont eu la chance de patiner avec Vincent le savent! Il ne recule pas devant les défis. Il n'y a pas de session monotone quand Vincent y est. Il faut être en forme quand il est là, car juste à le voir patiner, on a le goût de se dépasser. Il est une source d'inspiration en patin pour plusieurs d'entre nous, mais lui, qui l'inspire?

Mathieu heinemann ou Chris Haffey resteront pour moi des références à vie.

Inspiré par de telles légendes, il ne faut pas se surprendre de le voir autant repousser ses limites.

3- Son plus beau souvenir en patin: son premier back soyal à Bercy!

Repousser les limites semble une force pour Vincent. Durant ses premières années de patin en France, son niveau progresse rapidement. À cette époque, il allait souvent rejoindre le UCK crew à Paris, un collectif composé de plusieurs des meilleurs patineurs français du moment (Momo SIlla, Mathieu Heinemann, Nicolas Mayé, Neou Men…). Il nous raconte un de ses meilleurs souvenir en patin, sur les célèbres boudins du palais omnisports de Paris-Bercy. Inpiré par les full cab back soyal que Mathieu Heinemann faisait aisément, Vincent repousse ses limites:

À ce moment-là j'ai moi même réussi à faire mon premier back soyal sur les boudins! Mon père était venu me voir ce jour là et je crois bien que c' est la seule et unique fois ou il m’a vu faire du street. Le seul problème était que pour lui un royal et un back soyal c'était pareil, il ne voyait pas la différence. Pour moi, avoir réussi back soyal sur ces boudins c'était géant!!! Même Mathieu m’a félicité.

On reconnait aussi un côté compétitif à Vincent. Il nous explique qu'à cette époque les compétitions les plus folles se déroulaient en street. Encore à cette époque, il gagne dans une compétition street à Bordeaux. Il y remporte un des meilleurs lot qu'une compétition française ait pu offrir selon lui: un voyage de patin de 2 semaines en Californie toutes dépenses payées!

4- Le film d'escalade Free Solo a inspiré le projet de documentaire Footmoon sur la vie de Julien Cudot

Le projet de documentaire FOOTMOON a commencé il y a déjà 2 ans maintenant. Vivant au Mexique depuis quelques mois, Vincent apprend que Julien Cudot voyagerait en Amérique du Sud. Étant tous deux français et s'étant croisé dans le monde du patin au fil des années, Vincent l'invite à passer par chez lui durant ce voyage. Quoiqu'il soit intéressé par l'idée, Julien n'est pas en mesure de s'y rendre à ce moment. Mais les deux patineurs restent en contact. À l'été 2022, alors que Vincent est de passage en France, lui et Julien se rencontrent à Paris et le projet prend forme. Il nous raconte:

C’est à ce moment que je lui ai soumis mon idée. S'il venait au Mexique suffisamment longtemps, j’aurai aimé faire un film sur sa vie à lui. Je lui ai expliqué qu' il n'avait jamais existé de films documentaire sur le roller. On pouvait voir des films documentaire sur les sports alpins, l'escalade ou encore le snowboard ou le surf sur Netflix,  mais aucun au sujet du roller street. Le soir même, je lui ai montré le film Free solo sur l'homme qui gravit des montagnes entières sans cordes. Je lui ai expliqué que j’aurais aimé faire quelque chose de ce style mais avec lui en tant que personnage principal.

Cet échange a convaincu Julien de venir au Mexique avec Stéphane Alfano dès la fin de l'année. Ce voyage a été très productif! En plus de filmer le documentaire FOOTMOON qui sortira dans quelques jours, il a permis de filmer Alfamor, une vidéo montrant le retour de Stéphane Alfano en patin.

Et Vincent ne manque pas de nous souligner que toutes ces réalisations n'auraient été possibles sans la contribution de plusieurs autres patineurs:

Évidemment il n'aurait pas été possible d’avoir un rendu final pareil sans l’aide de Stéphane Alfano, Adrien Bastouille, Frai Gomez, Thomas Camus et beaucoup d'autres qui m’ont aidé à filmer chaque tricks sous plusieurs angles.

5- Vincent veut donner une visibilité à la hauteur de son talent à Julien Cudot

Quand on lui demande pourquoi il a choisi Julien pour son projet de documentaire, Vincent ne cache pas qu'il sent une proximité naturelle envers sont compatriote français. Mais pour lui, LA raison pour laquelle il a choisi Julien est claire:

Pour moi c’est juste le plus fort au monde du moment! Et quand je regardais les edit de street de Julien, je regrettais un peu le manque de finition dans les vidéos, mais techniquement il était clairement au dessus des autres, et je ne comprenais pas pourquoi les médias roller le snobait autant. J’ai donc voulu participer à créer quelque chose que j’aurais moi même voulu voir: un film documentaire sur le seul rider au monde de tous les temps qui est à la fois champion du monde en park et dans le top 3 des meilleurs street skateurs au monde.

Pour Vincent, la création de FOOTMOON est avant tout un occasion de corriger le déséquilibre médiatique qu'il y a à l'endroit de Julien Cudot en ce moment. Selon lui, le documentaire nous permettra de voir les habiletés de Julien sous un nouveau jour, mettant de l'avant à la fois son style, son niveau technique, l'amplitude et la difficulté des tricks qu'il est en mesure de faire. Il est convaincu que nous aurons beaucoup de plaisir à regarder le fruit de leur travail!

Au travers de notre entretien avec Vincent Romain, nous avons eu un aperçu de ce qui a motivé sa progression en patin, mais aussi à s'investir dans le projet de documentaire FOOTMOON sur l'histoire de Julien Cudot. Celui qui a commencé à faire des tricks avec des patins rafistolés avec des pièces de Meccano et qui a été impressionné par le parcours des légendes de notre sport comme Mathieu Heinemann et Chris Haffey nous présente maintenant l'histoire du patineur actuel qui l'inspire le plus, Julien Cudot. Ayant un préférence pour le style, l'amplitude et la difficulté des tricks, Vincent veut nous montrer comment Julien est le plus grand de notre époque. Il nous le présente au travers de sa lentille dans un documentaire qui a déjà gagné une dizaine de prix dans des festivals de films. Espérons que ce film laissera une marque dans l'histoire de notre sport, comme il se fait déjà dans beaucoup d'autres sports d'action.

Êtes-vous autant excités que nous de voir ce documentaire? Nous vous rappelons que FOOTMOON sera disponible pour l'achat et la location à partir de vendredi 15 décembre 2023 sur leur site web. Solo Inline organise un cocktail de visionnement du documentaire en avant-première, jeudi le 14 décembre 2023 à 18:00 à sa boutique de Montréal. Vous êtes attendus en grand nombre!

*Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de voir Vincent en patin, nous avons ajouté au bas de cet article des liens vers des profils qui ont été  faits sur lui récemment:

13 décembre, 2023 — Francois Therrien